15 octobre 2007

Imaginez un voilier. Un très beau voilier. Qui glisse doucement, très doucement, la nuit, sur une mer aimante. Toutes les personnes à bord dorment. Vous êtes la seule personne éveillée. Et vous veillez sur eux. Vous êtes responsable. Le temps est doux, le vent complice gonfle les voiles sans faire de bruit, vous porte. Les faibles lueurs du compas vous secondent. Rien ne peut vous arriver. Vous êtes en parfaite sécurité. La musique joue doucement dans vos oreilles, le volume est très faible. Un carnet à la main, vous écrivez. Dans un parfait moment de solitude, de recueillement. Vos idées filent. Vos sentiments aussi. Vous vous retrouvez seul(e) dans cet espace. Vous en faîtes le tour. A pas de loup. Pour ne pas déranger. Pour en profiter. Pour voir l’eau fuir le long de la coque. Pour saisir ce moment, l’empêcher de disparaitre. Pour le garder avec vous jusqu’à la fin de vos jours. C’est un moment de calme parfait, réparateur et nécessaire. Vous écrivez un mot amical, sur le journal, à celui ou celle que vous réveillerez dans quelques minutes pour prendre votre place, juste pour lui dire tout va bien. Et au dernier moment, vous faîtes durer le plaisir, encore un peu, juste un peu, toutes vos excuses sont bonnes.Je vais vous faire un aveu.Ses mains sur ma peau, c’est encore plus beau que ça.